
Eglise Notre-Dame de Domérat
Eglise Notre-Dame de Domérat et sa Crypte du XIe et XIIe siècle

Notre-dame de la Râche qui tient son nom du patois local, "râche" signifiant "lèpre" faisait l'objet d'une brève cérémonie tous les mois, il y a encore une trentaine d'années. Elle était alors invoquée pour guérir les enfants atteints d'impétigo (ou gourme), une maladie de peau touchant les nourrissons et pouvant ressembler à la lèpre. L'enfant, vêtu d'un costume neuf, était ainsi béni une première fois sur la balustrade du Choeur, puis dans la crypte. des prières étaient aussi dites en son nom.

Fontaine de Viljot
Que de légendes et d'histoires fantastiques autour de cette fontaine !
Cette forêt était habitée durant la période préhistorique, puisque 7 stations y sont présentes. Puis elle a été occupée par une exploitation gallo-romaine disposant d'un temple dédié à Jupiter : Villa Jovis. Le temple a laissé la place à une église. Puis le temps des invasions, celle des Goths qui égorgèrent tous les fidèles massés dans l'église de Viljot, une nuit de Noël. La légende raconte qu'aussitôt l'église disparue sous terre ainsi que le couvent voisin. A leur place, un immense bourbier se constitua d'où surgit une source d'eau limpide : la fontaine de Viljot.
Peu de temps après les Francs envahirent ces terres et mirent le siège devant le château du chef des Goths. Mais seules son épouse et ses filles étaient là. Elles s'échappèrent du château et s'enfuyant, elles tombèrent à l'eau et se noyèrent. En mémoire, le pont porte le nom de pont des Folles.
Tous les ans, au jour anniversaire de leur noyade, on entend les fantômes de ces femmes se manifester à minuit.
Une autre légende raconte que l'église fut construite par Saint-Martin lors qu'il était venu convertir les habitants. Un petit monastère s'éleva également, occupé par des moines. Le monastère prospéra et les moines relâchèrent leurs règles, au point que la nuit de Noël, ils ne se respectèrent pas le jeûne et l'office. La cloche qui devait les appeler à l'office, sonna d'elle-même. Les moines cessèrent leur ripailles, pris de stupeur. Mais l'un d'eux s'écria: "Entendez-vous la cloche, mes Frères, Christ est né, buvons une rasade à sa santé". Les moines se mirent debout en levant leur verre, mais la foudre frappa le couvent qui disparut sous terre. A la place un grand bourbier d'où s'écoulait une source limpide, qui n'a jamais tari, même par temps de sécheresse. Depuis à chaque nuit de Noël, on peut entendre les cloches sonner du fin fond de la terre.
L'eau de cette fontaine est marquée par une pratique que suivent les jeunes filles : elles y jettent une épingle pour connaître leur avenir amoureux. Si l'aiguille coule à pic et se plante verticalement dans le fond, la jeune fille est sûre de se marier dans l'année. Il existe encore bien d'autres légendes sur ces lieux...

Menhir du Mont (3 m)

Menhir de la Pierre Chevriau (3,5 m)

Menhir des Autais (2 m)

Zodiaque de Souvigny

Unique au monde, le pilier roman de Souvigny plus connu sous le nom de Colonne du Zodiaque, est un fut octogonal daté de la seconde partie du XIIe siècle. Il est la représentation de l'Univers ou Macrocosme avec sur ses quatre faces historiées, l'Espace et le Temps. L’Espace est représenté par deux sujets : les Peuples les plus étranges de la terre et les Animaux fabuleux et de l'autre, une seconde paire de sujet avec le Temps avec les mois de l’année et les symboles du zodiaque. Pour les Peuples de la terre, une seule figure personnifie chacun d'eux. Trois de ces personnages fantastiques se suivent sur la colonne dans l'ordre même qu'a adopté Isidore de Séville : le Satyre, le Sciapode, l’Hyppopode. Emprunté au savoir des anciens, Le Satyre a deux cornes sur le front et des pieds de chèvre. Le Sciapode n'a qu'une jambe, mais cette jambe unique lui permet de courir avec une merveilleuse vitesse ; parfois, il s'étend sur le dos et se sert de son pied comme d'un parasol. À Souvigny, le Sciapode est debout. L’Hyppopode, que l'on rencontre dans les déserts de Scythie, est un homme qui a deux sabots de cheval. Au-dessus de l’Hyppopode, la colonne nous montre un être singulier, que n'accompagne aucune inscription, une sorte de chien qui a des pieds humains. C'est, suivant toutes vraisemblances, un Cynocéphale, l'homme à tête de chien. Les Animaux fantastiques, empruntent aussi à l'antique : la Sirène, qui avec son chant, attire le marin égaré pour le dévoré la nuit, personnifie aussi la tentation et la luxure. Le Griffon, gardien des trésors provient de Perse.
La Licorne, avec la corne, rejetée vers l'arrière est originaire d'Arabie ou du Moyen-Orient. En bas du pilier, la Manticore constituée d'un corps de lion et d'une tête de sorcière ; elle se nourrit elle aussi de chair humaine... La représentation du temps au travers les mois de l'année et les symboles du Zodiaque permettent de constater que le pilier est tronqué. Seuls les derniers mois et symboles sont présents. L'homme, au centre de l'Univers, cultive son paradis sur terre : les vendanges en septembre, les moissons en octobre les labours en novembre et en décembre, l'homme ne travaille pas, c'est le repas de Noël. Les symboles du Zodiaque nous rappellent que l'astronomie et l'Astrologie étaient deux des sept matières étudiées pour le cursus universitaire, deux matières libres. Ainsi, l'homme doit gagner son pain à la sueur de son front, mais doit aussi lever les yeux vers la voûte celeste, observer le monde qui l'entoure pour étudier et se remplir de ces connaissances. Octogonal, le pilier possède aussi de merveilleux motifs sur les quatre autres faces : entrelacs celtisant, rinceaux, grecques... Ce pilier, somme de savoir est une représentation de l'Univers avec l'Espace et le Temps et les merveilles du monde. Aujourd’hui encore, les chercheurs sont indécis quant à l’emplacement du pilier, s’il est composé avec la partie manquante d’un seule tenant ou de deux piliers formant une sorte de portail. Son utilisation reste aussi un mystère : gnomon ou support de cadran solaire, base d’un chandelier pascal...

